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Hommage aux femmes des services policiers

Hommage aux femmes des services policiers

Hommage aux femmes des services policiersAu début des années 1970, les opinions divergent sur le recrutement des femmes au sein des services policiers. Alors que beaucoup d'organismes policiers emploient déjà des femmes pour des rôles civils, comme réceptionniste ou commis à la saisie de données, ils recrutent très peu d'entre elles pour porter l'uniforme. En 1972, le Bureau du solliciteur général de l'Ontario forme un groupe de travail ayant pour mandat de revoir complètement les pratiques policières à l'échelle de la province.Ce groupe remarque qu'au sein de la Police provinciale, les femmes civiles, ainsi que de nombreuses épouses d'agents policiers, doivent effectuer de plus en plus de tâches « d'agent de police », comme réaliser des fouilles sur des prisonnières ou les garder; il s'interroge donc sur la raison pour laquelle elles ne sont pas autorisées à servir comme agents de police à part entière.

Nombreux sont les membres de la Police provinciale de l'Ontario, notamment Harold H. Graham, le commissaire, qui sont en faveur du recrutement de femmes comme agents de police à part entière. Quand le rapport final du groupe de travail, paru en février 1974, recommande d'« accroître la diversité des compétences, des cultures, des genres et des âges représentés dans les services de police de l'Ontario, » Graham réagit promptement : quinze femmes font partie des agents provinciaux diplômés le 21 juin 1974.

Hommage aux femmes des services policiersEn embrassant cette nouvelle carrière, les femmes se heurtent à des problèmes plus ou moins importants. Certaines se retrouvent dans des détachements où les esprits sont ouverts et désireux d'enseigner tout ce qu'ils savent; d'autres sont confrontées à des esprits bornés qui croient que la condition physique de la femme ne sied pas au travail policier. Les agents ne sont pas les seuls à devoir changer leur état d'esprit : au quotidien, les journaux et les habitants des communautés où travaillent les agentes ne manquent pas de remarquer comme il est « singulier » de voir des femmes en uniforme sur les lieux d'un accident ou d'une arrestation. Le fait qu'elles ne portent pas le même uniforme que leurs collègues masculins n'arrange rien; les quinze premières femmes employées dans la police portent une jupe, un chemisier, une cravate pour femme avec un anneau en argent, des chaussures à talons et une sacoche avec un étui de révolver intégré. On réalise cependant très vite que cet uniforme n'est pas très pratique. Lorsque la deuxième cohorte comptant des femmes arrive, les bricoles remplacent les sacoches et les agentes ont le choix de porter un pantalon pour les tâches quotidiennes.

Hommage aux femmes des services policiersMalgré tout, le désir de distinguer les femmes des hommes ne s'estompe pas immédiatement. Il faut trois ans avant que les bottes ne remplacent les chaussures à talons; les jupes restent obligatoires pour les grandes occasions pendant encore dix ans, avant d'être enfin abandonnées en 1985; les chapeaux « pour femmes » sont en usage pendant encore quinze ans, jusqu'à ce que l'opinion générale parmi les membres féminins l'emporte, et que tous les membres portent la même casquette en 1989.

Au total, 39 femmes rejoignent les rangs de la Police provinciale de l'Ontario la première année. Ce nombre grimpe lentement jusqu'à 99 en 1982. Certaines femmes changent de carrière ou quittent les services policiers quand elles décident d'avoir des enfants. D'autres encore en font le travail d'une vie et partent à la retraite avec leurs souvenirs de victoires et de revers; Irena Lawrenson, la première femme à avoir été promue inspectrice, intègre la Police provinciale en 1974 et s'en va en 2005, 31 ans plus tard.

Quand Angie McCollum était à l'école secondaire, elle rêvait de devenir agente de police, mais ce rêve était hors de portée : elle ne répondait pas aux exigences de taille et de poids. Au moment où elle obtient son diplôme à l'université, la dernière de ces exigences est levée; McCollum intègre donc la Police provinciale en 1991. Avec ses 5,1 pieds (1,55 mètre) et ses 106 livres (48 kilos), elle est à l'époque la plus petite des agents. Son uniforme de même que son tout petit gilet pare-éclat doivent être taillés sur mesure.

Hommage aux femmes des services policiers

Les 40 années qui suivent sont marquées des jalons qui font les marques des femmes dans la police. Les missions d'infiltration, par exemple, conviennent parfaitement aux femmes; des précurseures comme Barb Taylor, Sue Lloyd, Kate Lines et bien d'autres prouvent qu'elles peuvent exceller à autre chose que les services policiers de première ligne, ce qui aboutit à la nomination de la première inspectrice-détective au sein de la Police provinciale de l'Ontario. La décennie suivante voit se diversifier les rôles tenus par les femmes, lesquelles sont maintenant représentées dans les enquêtes criminelles, les patrouilles à moto, les négociations en situation de crise, le contrôle des stupéfiants, les services d'identification médico-légale, les services de renseignements criminels, la sécurité des dignitaires, les interventions en cas d'urgence, les opérations maritimes, les patrouilles à vélo, les services policiers des Autochtones, la formation au maniement d'armes, la recherche et récupération sous-marines et bien d'autres domaines.

Hommage aux femmes des services policiersEn 1984, Dona Brown est la première femme à être promue caporale, ouvrant par la suite la voie à d'autres; en 1987, dix d'entre elles détiennent ce grade. En 1998, la Police provinciale nomme Gwen Boniface, recrutée en 1977, au poste de commissaire. Elle est la première femme présidente de l'Association canadienne des chefs de police. Les neuf grades de l'organisme ont désormais été décernés au moins une fois à une femme. Hélas, la Police provinciale a aussi essuyé la perte de sa première agente en service en 2000, avec le décès de la sergente Margaret Eve.

Les efforts déployés à l'étape de recrutement cherchent à attirer plus de femmes dans la profession. En 1976, on trouve 1,6 % de femmes parmi tous les agents en uniforme. Lorsque le programme d'équité en matière d'emploi prend fin en 1995, ce pourcentage passe à 13,6 %. En 2014, les agentes constituent 20,8 % de la totalité des membres en uniforme de la Police provinciale.

Bien que les femmes civiles aient joué un rôle essentiel parmi les travailleurs de la Police provinciale de l'Ontario depuis ses débuts, il y a 105 ans, il est important de se souvenir qu'elles jouent aujourd'hui un rôle beaucoup plus diversifié. Chaque jour, des femmes mettent leur expertise au service d'un nombre croissant de domaines, tels que les communications, les enquêtes juricomptables, les services de renseignements criminels, l'analyse de données et bien d'autres.

« Après 40 ans, les pionnières de la Police provinciale de l'Ontario sont toujours une source d'inspiration pour toutes les recrues qui les ont suivies et qui suivront encore. Au cours de mes 30 ans de carrière, j'ai eu le privilège de travailler avec beaucoup de ces femmes inspirantes, des agentes comme des civiles. à l'avenir, nous ne manquerons pas une occasion de recruter des personnes de tous genres et de tous horizons pour devenir des leaders d'exception, innover et atteindre de nouveaux sommets. » - Commissaire J.V.N. (Vince) Hawkes

Vous ne venez de lire qu'une petite partie de l'histoire des femmes de la Police provinciale de l'Ontario. Le Musée de la Police provinciale sera ravi d'entendre la vôtre. Il collecte les photos comme les objets, et préserve la mémoire des agents de la Police provinciale et de leur famille. écrivez-nous aujourd'hui, à opp.museum@opp.ca ou téléphonez au 705 329-6889.

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